Bonjour,
Je suis tout à fait d'accord avec JJ, des propos aussi catégoriques sur le fait que le seul choix possible est le bilinguisme français LSF n'ont pas lieu d'être dans ce forum et à mon avis ne peuvent être que déstabilisant pour des parents de jeunes enfants.
La question première légitime était une demande de retour d'expérience de parents ayant fait ce choix. Je ne peux donc pas répondre ayant fait il y a 24 ans un choix différent. Le contexte à cette époque était totalement différent : l'implant n'était alors pas encore proposé pour les sourds congénitaux, choisir l'oralisme et la langue française prioritaire pour un enfant sourd profond sans récupératin prothétique était une gageure (je m'en rends compte maintenant avec le recul) mais qui a réussi par notre investissement familial, celui des professionnels et l'utilisation quotidienne d'un merveilleux outil (pour notre cas personnel) qu'est le LPC.
J'ai également au départ utilisé les signes de la LSF et d'autres inventés par moi pour renforcer la communication et permettre à mon enfant de s'exprimer. Mais toujours dans l'objectif d'appuyer une communication orale en français. Quand j'ai fait ce choix mon objectif était que ma fille s'imprègne assez de français oral pour aborder la lecture et le français écrit sans difficulté ce qui a été le cas. Car à mon avis la grande problématique de la LSF est la passerelle entre cette langue (qui n'a pas d'écrit) et la langue française écrite.
Notre raisonnement également était que si notre enfant ne progressait pas ou était en souffrance nous pourrions toujours changer d'orientation, qu'elle pourrait toujours apprendre ensuite la LSF si elle le désirait (nous avions beaucoup d'exemples de sourds ayant appris la LSF tardivement). Il nous semblait également important d'utiliser en priorité la langue française orale avec LPC précocément (comme maintenant l'implant est préconisé précocément) ces premières années étant primordiales pour le développement futur de l'enfant.
Les défenseurs de la LSF vous diront que la passerelle LSF français écrit est facilitée par le fait que l'enfant maîtrise une langue la LSF et peut donc aborder ensuite la langue française par comparaison. Je suis d'accord pour dire que l'enfant doit maîtriser précocément une langue, la construire suivant le même processus qu'un enfant entendant (dans le quotidien, en imprégnation) mais à mon avis c'est possible également avec le français oral, surtout de nos jours avec la réhabiltation auditive donnée par l'implant. Les deux en même temps? Il serait intéressant d'avoir des témoignages, je pense que la question principale est que nous ne sommes pas dans le cas d'un bilinguisme classique de deux langues orales. Là le français est oral, la LSF est visuelle et de plus n'est pas ,dans le cas de parents entendants, la langue maternelle ou paternelle.
En relisant ma réponse je vois qu'elle part un peu dans tous les sens, mais en fait je pense que c'est le sujet qui est complexe et qu'il n'est jamais possible de donner une réponse simple, ça serait trop facile ...
Bon courage à vous